COMMENT CHOISIR SON BLOC DE COFFRAGE ISOLANT ?
Vous êtes en train de monter un projet de construction, vous vous êtes décidé pour le bloc de coffrage isolant, vous avez peut-être plusieurs devis sur la table, mais maintenant il faut choisir !
Evidemment la première réaction est de regarder le chiffre en bas à droite ! Le prix est bien sûr une indication importante mais ce n’est pas la seule à prendre en compte. Au fil des articles de ce blog, vous trouverez des infos sur des éléments qui vont influer sur la facilité de pose, et d’autres qui vont avoir leur importance une fois la maison finie :
- le matériau utilisé
- les entretoises
- l’emboitement
- les performances d’isolation
- la profondeur de gamme
- le côté extérieur lisse ou structuré
Le matériau utilisé
La plupart des blocs de coffrage isolant du marché sont en polystyrène, mais on en distingue deux types. Ils sont très faciles à différencier puisqu’il y a d’un coté les blocs de coffrage isolant blanc ou gris clair et de l’autre ceux de couleur gris foncé. La première catégorie correspond à du polystyrène classique, pour la seconde il s’agit d’un polystyrène dans lequel on a rajouté du graphite de granit. Ce dernier est également appelé NEOPOR, il s’agit d’une marque qui appartient à BASF (plus d’info ici). L’avantage du NEOPOR est qu’il est plus isolant d’environ 20%. 10 cm de polystyrène blanc correspond à peu près à 8 cm de NEOPOR. De nos jours, avoir un mur moins épais est un avantage non négligeable, surtout dans les zones urbaines ou le foncier est de plus en plus cher.
Autre avantage d’un mur fin, le gain de surface habitable. Prenons l’exemple d’une maison sur deux niveaux de 10 m x 7m soit 34 m de périmètre. Cas n°1 un mur de 35 cm, cas n°2 un mur de 30 cm, la différence par niveau est d’1,7 m² par niveau soit 3,4 m² sur les 2 niveaux. Je vous laisse faire la multiplication avec le prix moyen de vente d’une maison dans votre région ! La densité est également un élément très important à prendre en compte. En effet c’est elle qui va donner sa solidité au bloc de coffrage isolant et donc garantir un coulage en toute sécurité. Les entretoises sont noyées dans le polystyrène ; ainsi, plus il est dense, plus il résistera à la poussée du béton lors du coulage. A l’inverse si la densité est faible l’entretoise va déchirer le polystyrène sous l’effet de la poussée du béton.
Les entretoises
Le rôle de l’entretoise est de réunir les deux épaisseurs de polystyrène. Elle sont le trait d’union entre l’extérieur et l’intérieur. On pourrait croire que c’est l’entretoise seule qui tient le bloc de coffrage isolant lors du coulage mais on a vu plus haut que le polystyrène et sa densité jouent un rôle très important. La conception de l’entretoise doit lui permettre d’avoir une surface d’appui dans le polystyrène. Si la densité de ce dernier est trop faible il va se déchirer sous la force du béton et ce malgré une surface d’appui correct.
On distingue deux types d’entretoises : les entretoises métalliques et les entretoises en plastique. La première catégorie va être plus difficile à couper, puisqu’il faudra une lame adaptée, surtout si elle est posée de manière horizontale dans le bloc de coffrage. Dans ce cas, il faudra couper toute les entretoises pour la moindre découpe de longueur du bloc de coffrage isolant. En effet, comme on peut le voir dans l’illustration ci-dessous, les entretoises sont reliées entre elles à l’intérieur de chaque épaisseur de polystyrène.
Attention donc aux entretoises métalliques posées horizontalement ! Lors d’une découpe en longueur, les entretoise seront à nu sur le côté du bloc de coffrage isolant. Autrement dit il y a de fortes chances qu’au niveau des angles des fenêtres et des portes, les entretoises soient à l’air libre. Le risque est d’avoir des points de rouille qui apparaissent sur le crépi.
Dernier point sur les entretoises : certaines vont vous proposer une petite encoche destinée à accueillir les ronds à béton. L’intérêt de cette encoche est de maintenir l’armature en place, surtout pendant le coulage, ce qui va vous assurer un parfait enrobage béton. La conséquence d’un mauvais enrobage béton est un affaiblissement de la structure.
L’emboitement
Il s’agit également d’un détail important. Certaines marques de blocs de coffrage isolant vont vous proposer un emboitement réversible. C’est-à-dire que le bloc n’aura ni haut ni bas. Le principal avantage de cet emboitement réversible est de grandement diminuer la quantité de chutes. Cela augmente aussi la productivité car vous n’avez pas à vous poser la question si vous avez le bloc dans le bon sens.
Les performances d’isolation
C’est l’un des points très importants à prendre en compte. On pense souvent aux coefficients d’isolation thermique mais il ne faut pas oublier les performances d’isolation phonique. Dans les zones urbaines, il prend toute son importance. Privilégier un bloc de coffrage isolant efficace sur le plan phonique, c’est s’assurer plus de confort et moins de stress dans sa maison. Il existe un coefficient pour mesurer cette performance d’affaiblissement acoustique. L’unité est le Rw : plus le chiffre qui l’accompagne est haut plus l’isolation phonique est performante.
Sur le plan thermique il y a deux principaux coefficients utilisés pour mesurer la performance du bloc de coffrage isolant.
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Le coefficient R :
Il s’agit du plus courant. Là encore, c’est simple : plus le chiffre qui l’accompagne est élevé, plus le bloc de coffrage isolant est performant. Il a également l’avantage de pouvoir s’additionner. Si vous avez un bloc de coffrage isolant avec un R de 6 et que vous rajoutez en plus un isolant avec un R de 2 vous aurez donc un mur avec un R de 8. Afin de vous donner un ordre de grandeur, le coefficient qui équivaut à la RT2012 est un R de 5.
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Le coefficient U :
Il va vous donner les mêmes indications que le coefficient R sauf que, dans son cas, plus le chiffre est petit, plus la performance d’isolation est élevée. Par contre, on ne peut pas l’additionner. L’équivalent du R de 5 est un U de 0,20.
La profondeur de gamme
Une gamme de bloc de coffrage isolant doit être polyvalente et s’adapter au plan de votre projet. L’idéal est d’avoir un minimum de pièces différentes pour réaliser un maximum de cas concret. Par exemple, pour réaliser la rive de dalle, il y a des marques qui vous proposent un bloc uniquement destiné à cet effet. A l’inverse, certains vous proposent de la réaliser avec leur élément standard, simplement en réalisant une découpe.
Vous pouvez également constater que certains vous proposent un élément d’angle. Il s’agit là d’un avantage indéniable qui évite de réaliser plusieurs découpes pour le réaliser. L’élément d’angle est également un gage de solidité lors du coulage.
Face extérieure lisse ou structurée
Là encore, il y a deux écoles : une face extérieure structurée et une face extérieure lisse :
La face structurée offre une plus grande surface d’accroche pour le crépi. On peut se demander si cette résistance supérieure est nécessaire. Il y a en France des milliers de bâtiments qui sont isolés avec du polystyrène par l’extérieur et aucun n’a ce type de rainure. Sans compter qu’il vous faudra plus de matière pour le crépis, environ 15 à 20%.